Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blogue de l'Unité pastorale des frontières
29 août 2006

Dernière célébration à Saint-Pierre-de-Vérone : l'occasion d'une renaissance?

Mot d’Angèle et de Danik au début de la dernière messe
célébrée dans l'église Saint-Pierre-de-Vérone, le 27 août 2006.

spdv060827bBonjour. Merci d’être là.

Nous aurions tous préféré, ce matin, être dans cette église pour célébrer un événement heureux! Vendre une église, ça n’a rien d’amusant. On le sait bien... diverses réalités nous ont contraint à prendre cette décision odieuse et déchirante. On en a abondamment parlé depuis quelques années. On ne reviendra pas là-dessus aujourd’hui.

Dans cette rencontre, on veut se permettre d’exprimer d’abord un chagrin. Cette église ressemble à une maison paternelle. Tant de souvenirs y sont rattachés. On y a vécu la joie des naissances et la peine, la grande peine des départs. On y a célébré les fiançailles et les mariages comme de précieuses promesses d’avenir, gages d’un surgissement incroyable de vie. Ici, on a fait nos premiers pas dans la foi, avec le désir de suivre Jésus, le grand marcheur. On a appris à donner ce qu’on avait reçu, à se féliciter de nos réalisations et à tenir bon quand la barque était secouée par de violentes bourrasques. On a fait de cette maison un lieu chaleureux où chacun pouvait se rassasier à la table de la Parole, du Pain et de l’amitié. Il est évident qu’on ne demeure pas de glace le jour où l’on doit quitter une telle maison.

Saint-Pierre-de-Vérone

On pourrait repartir tantôt avec l’impression d’avoir assisté, une fois de plus, à un signe évident de décroissance. À un événement qui viendrait nous plaquer la réalité d’un échec et qui annoncerait la fin prochaine... très prochaine de l’aventure chrétienne. Il suffit pourtant de regarder l’histoire du monde pour découvrir qu’elle est une succession incessante de commencements, de développements, de fins, et de recommencements. L’Église, au fil des siècles, n’a pas été épargnée par ce cycle... semblable à celui des saisons. Les commencements sont toujours emballants; les fins pour leur part sont de petites morts dont on se passerait bien. Des petites morts qui font appel à notre foi. Et ce qui nous permet d’y faire face, c’est l’espérance qui nous vient de Jésus Christ. C’est la conviction que ces petites morts peuvent être l’occasion d’une renaissance, l’occasion d’une explosion de vie insoupçonnée et inattendue. Comme celle qui attendait Marie de Magdala et les autres disciples... un certain matin de Pâques.

Saint-Pierre-de-Vérone

Dans l’histoire d’Israël, le peuple a perdu son Temple deux fois. À chaque fois, ce fut une expérience déroutante et très douloureuse, mais aussi l’occasion d’un renouveau intérieur incroyable. Dans la forêt, l’arbre qui tombe fait beaucoup plus de bruit que les milliers de surgeons qui lèvent doucement à ses côtés. Mais cette chute peut être pour ces surgeons une occasion inespérée pour sortir de l’ombre et trouver leur place au soleil.

Saint-Pierre-de-Vérone

Ce que nous vivons en ce moment est peut-être un appel, pour les gens de cette communauté de Saint-Pierre-de-Vérone à Pike-River, à s’associer à une ou à d’autres communautés pour être plus forts, pour y trouver un dynamisme neuf et un élan nouveau. Et la présence solidaire, ce matin, d’une organiste de Saint-Ignace, d’une animatrice de Bedford, d’une chorale de Saint-Armand et de Philipsburg et de plusieurs personnes des 5 autres paroisses de notre Unité en est peut-être le plus beau signe.

Saint-Pierre-de-Vérone

Dans un psaume que nous connaissons bien, il est dit: «Si je traverse des passages difficiles, je ne crains pas, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure». Mgr Lapierre, aujourd’hui, vous êtes pour nous signe du Christ pasteur qui nous accompagne dans ce passage difficile, nous guide, nous rassure et nous invite à nous tourner vers l’avenir avec confiance. L’Esprit nous devance, nous irons là où il nous conduira.

Saint-Pierre-de-Vérone

C’est avec Jean Girard, un fils de cette communauté; avec S. Fernande Boucher, S. Lucette Tougas et S. Marie-Thérèse Moreau, trois filles de cette communauté, avec les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe qui ont longtemps oeuvré ici. C’est tous ensemble que nous voulons rendre grâce à Dieu aujourd’hui pour tout ce qui s’est vécu de beau, de grand et de bon dans cette église.

Bonne célébration.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité